| Cendrillon | thérapie | dawn le 25-02-2014 21:41:00 |
Je ne sais trop quoi dire par rapport à ce Rdv que tu as eu ni poser de jugement sur ce psy...peut être est-il très peu psy ou alors à-t-il voulu te provoquer, c'est une possibilité. Quand je te lis, la seule chose que je peux constater c'est qu'il a provoqué en toi une réaction, des émotions et un questionnement.
Sans que ça ai d'objectif précis, je vais partager mon expérience avec les psy car en lisant ce que tu as écrit j'en ressens le besoin.
Après les abus, je n'ai pas vraiment eu de conséquences "visibles " ni pour moi ni pour les autres.
J'ai été violée entre 8 ans et 12 ans selon mes souvenirs. Je suis restée une petite fille modèle, avec des bon résultats à l'école pendant tout ce temps. Puis l'adolescence est arrivée et j'ai continué à être bonne élève. Pas de bêtises à l'extérieur. Juste un peu difficile avec mes parents, mais je ne crois pas plus qu'un autre ado. Des grosses discussions avec mon père, mon abuseur mais rien de plus.
Puis un jour une copine m'a montré un dépliant sur un internat à 1000km de chez moi. J'ai vu qu'on y faisait beaucoup de sport (j'étais très sportive à l'époque), et que les résultats au bac étaient très bons. J'ai décidé de passer le concours, j'ai été prise et je suis partie loin de chez moi sans que ce soir motivé consciement par ce qui c'était passé. Je ne rentrais plus que pendant les vacances scolaires.
Dans ma tête j'avais toujours les films des viols qui tournaient en boucle mais sans que ça ait un impact sur ma vie quotidienne.
J'ai donc évolué de manière tout à fait normale: bonne élève, sportive, pas d'excès, quelques petis amis, aucun problème avec mon corps. J'ai ainsi continué mon évolution jusqu'au bac ou j'ai perdu ma grand mère. Suite à ce décès, j'ai commencé à avoir quelques difficultés en cours mais rien de grave.
À 20 ans je suis partie vivre avec mon grand père qui venait de perdre sa femme. J'ai alors poussé la porte d'un psy. Et je lui ai raconté mon histoire et je lui ai demandé si j'avais besoin d'être aidée pour régler mon problème, car même si tout allait bien, j'avais quand même des interrogations par rapport à ce qu'il m'était arrivé.
Le type était froid et ne m'a pas répondue. Je suis donc repartie en me disant que jusque-là j'avais tout bien réussie toute seule et que je n'avais pas besoin d'être aidée. Et puis j'étais forte. C'est toujours moi qui gérais tout le monde. Mes amis me le disent tout le temps: toi, tu es forte, tu as confiance en toi, tu es un roc, rien ne t'atteint. Et c'était vrai.
Pendant des années tout me réussissait. J'ai fait de supers études et j'ai eu des petits amis relativement sain et a la fin de mes études j'ai décroché le job de mes rêves, celui que tout le monde m'a envié pendant des années....
Cette même année ou j'ai eu ce fameux job, j'ai rencontré Marco dont je suis tombée amoureuse et avec qui j'avais envie de me poser, et avoir des enfants. Avec du recul, je me rends surtout compte que c'est auprès de lui que j'aurais voulu mettre le nez dans mon passé. Puis il m'a quitté pour une autre. C'était en 2005. Et depuis ce jour ma vie qui suivait une courbe positive et sans faute à commencé à prendre le chemin de la courbe négative.
J'ai commencé à avoir des problèmes au boulot, dans ma vie sociales, dans mes relations avec les autres. J'ai changé de boulot, et j'ai enchainé les histoires lendemains. Je buvais beaucoup. Puis au boulot ça se passait de moins en moins bien, très très mal même. La personne brillante que j'étais était en chute libre. C'est alors que j'ai repoussé la porte d'une psy car je ne supportais pas toute cette vie, d'avoir perdue de ma superbe, de ne plus rien réussir et surtout de tout rater. C'est comme ça que j'ai commencé ma thérapie. C'était en 2006.
Je suis rentrée dans le bureau de la psy et je lui ai dit: voilà ce qu'il m'est arrivé. J'ai déjà beaucoup réfléchi, je pense être guérie mais il reste un domaine pour lequel je n'arrive pas à guérir c'est avec les hommes. J'ai refais tout le puzzle mais il me manque une pièce. J'ai effectivement beaucoup réfléchie toute seule dans ma tête pendant des années, mais la je me rendais compte que je n'arrivais pas à tout régler. J'y suis allée comme j'allais chez le médecin, pour qu'en repartant j'ai un remède à mon problème qui n'était pas si grave.
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| Cendrillon | thérapie | dawn le 25-02-2014 21:42:00 |
Puis au fur et à mesure des séances, je comprenais comment réfléchir différemment. Mais pendant 4 ans je ne parlais jamais des viols. Et pendant ce temps ma vie devenais encore pire de jour en jour. Je perdais tout ce que j'avais minutieusement construit: l'apparence.
Je me suis fait virée de mon boulot et j'enchainais les relations avec des types qui me faisaient souffrir. Une vrai descente aux enfers qui s'est terminée en 2012 avec ma 1 ère rupture d'avec pascal, l'homme qui a tout déclenché. J'ai d'ailleurs arrêté de voir ma psy début 2010 quand je l'ai rencontré. J'y suis retournée quand il m'a complètement détruite. Et cette descente aux enfers a été un déclencheur. Je voulais sortir de la, sortir de l'enfer. Finalement cette thérapie ne m'a pas aidée à régler mon problème et ma vie est encore pire qu'avant....c'est ce que je pensais encore il y a peu. Encore maintenant quand je sors de chez la psy, je n'ai pas l'impression que ça m'aide à régler mon problème... J'ai 37 ans, toujours pas de mec et encore moins d'enfants, mais maintenant j'ai compris beaucoup de choses.
Pendant des années j'étais dans le contrôle, la force, le "de toutes façons je n'ai pas été touchée et je peux très bien vivre comme tout le monde" et du jour au lendemain j'ai tout perdu: plus aucune confiance en moi, plus aucune force, plus rien, plus d'apparence. Du jour au lendemain les émotions ont pris me pouvoir et j'ai sacrément pris cher comme on dit. Je ne me savais pas aussi faible.
Aujourd'hui j'essaie de me retrouver un peu, mais je ne veux plus de cette fille qui avance comme un bulldozer pour s'éloigner de ses émotions car elle pensait que ça la rendait faible. J'ai besoin de les faire sortir même si elles me rendent la vie plus difficile. Aujourd'hui j'ai le sentiment que je suis honnête vis à vis de moi même, ce que je n'étais pas avant.
Donc je dirais pour conclure que la psy ne m'a aidé en rien à régler mon passé, mais elle m'a aidé à ne plus penser en circuit fermé, je trouve que c'est une démarche plus intellectuelle qu'emotionnelle.
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| Cendrillon | thérapie | dawn le 25-02-2014 21:48:00 |
Aujourd'hui je me sens saine, nettoyée. J'ai compris que je devais vivre avec ça toute ma vie. La thérapie m'aide à gérer mon quotidien, mais ne m'aide en rien à gérer mon passé.
C'est d'avoir été au bout du bout avec cet homme, de l'avoir laissé prendre le pouvoir dans ma tête, c'est ça qui a tout déclenché. Mais pas mes séances chez la psy. En revanche je continue à y aller car au mois je peux y déverser mes angoisses du quotidien et ça m'allege au moins un peu de ça.
Voilà ce que je peux te dire que mon expérience de la thérapie.
Pour moi ce qui fonctionne le mieux c'est les pratiques intégrant le corps comme la musicologie, le yoga ou encore la méditation pleine conscience. Ça, je crois que ça m'aide beaucoup à avancer par rapport à mon passé. |
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